Poèmes et textes d'hommage

Lors de la cérémonie d'hommage, il est possible d'honorer le défunt à travers un témoignage, un texte, un poème... Mais trouver les mots pour rendre hommage à votre proche peut s'avérer difficile avec l'émotion très présente.

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Trouver les mots pour honorer un défunt est une étape difficile lorsque le chagrin est immense. Mais certains textes et poèmes peuvent permettre de donner du sens à la mort, de rendre hommage et de soutenir les proches.

Nous avons sélectionné pour vous des poèmes et textes pour vous aider lors de la cérémonie, afin de rendre un dernier hommage à votre défunt.

Poèmes et textes


La mort n'est rien

La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté. Je suis moi, vous êtes-vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent. Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez de rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez ou ne priez pas. Souriez, pensez à moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été. Sans emphase d’aucune sorte, sans aucune trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de vos vues ? Pourquoi serais-je hors de vos pensées. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre côté du chemin.

Canon Henry Scott-Holland, Parfois attribué à Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin

A ceux que j’aime, et qui m’aiment

Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez-moi partir
Car j’ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !
Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !
Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !
Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir,
Absent de mon corps, présent avec Dieu !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.

Poèmes Amérindien

Le voilier

Je suis debout au bord de la plage. Un voilier passe dans la brise du matin, et part vers l’océan. Il est la beauté, il est la vie. Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon. Quelqu’un à mon côté dit : « il est parti !»

Parti vers où ? Parti de mon regard, c’est tout ! Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine. Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit : «il est parti !» il en est d’autres qui le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux s’exclament avec joie : «Le voilà !»

C’est ça la mort ! Il n’y a pas de morts. Il y a des vivants sur les deux rives.

William Blake

Il restera de toi

Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.

Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée. Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil.

Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les réveils, Ce que tu as souffert, en d’autres revivra. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.

Il restera de toi une larme tombée, Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.

Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semé, en d’autres germera. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.

Michel Scouarnec

Ne restez pas

Ne restez pas à pleurer autour de mon cercueil,
Je ne m’y trouve pas.
Je ne dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent,
Je suis le scintillement du diamant sur la neige,
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr,
Je suis la douce pluie d’automne, je suis l’envol hâtif.
Des oiseaux qui vont commencer leur vol circulaire quand tu t’éveilles dans le calme du matin,
Je suis le prompt essor qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux.
Je suis la douce étoile qui brille, la nuit,
Ne restez pas à vous lamenter devant ma tombe, je n’y suis pas : je ne suis pas mort.

Robert Louis Stevenson

J’ai écrit ton nom

J’ai écrit ton nom sur le sable,
Mais la vague l’a effacé.
J’ai gravé ton nom sur un arbre,
Mais l’écorce est tombée.
J’ai incrusté ton nom dans le marbre,
Mais la pierre a cassé.
J’ai enfoui ton nom dans mon cœur,
Et le temps l’a gardé.

Paul Eluard

Demain dès l’aube

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur

Victor Hugo

Le souvenir

Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit.

C’est un immortel qui commence.

C’est pourquoi en allant confier où il dormira doucement à côté des siens, en attendant que j’aille l’y rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis à bientôt.

Car la douleur qui me serre le cœur raffermit, à chacun de ses battements, ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un être et de le perdre pour toujours.

Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient, mais ils sont toujours et partout où nous sommes. Cela s’appelle d’un beau mot plein de poésie et de tendresse : le souvenir.

Doris Lussier

La corde est brisée

Nous étions toi et moi, attachés pour la vie
De ces liens qui vibrent en une tendre harmonie
Je n’étais que le (la) seul(e) à entendre ce chant
Qui contait tes espoirs, tes joies ou tes tourments.


Dans le tumulte incessant du monde alentours
Tu savais créer des silences pleins d’amour
Des moments où le bruit doucement s’apaisait
Pour laisser percevoir des sons plus légers.
Une émotion qui ne peut passer par les mots
Que ta seule présence m’offrait en écho.


Même si tu n’es plus, je voudrais que ce lien
S’accorde toujours à mon cœur et au tien
Faire comme si tu étais là, près de moi.
Mais la corde est rompue et les notes sans joie
Se dissipent au vent qui l’emmène déjà
Vers des sphères où dit-on, se tisse l’éclat
D’une musique éternelle qui chantera
Un jour, de tes notes pour mon âme ici-bas.

Patrick Huet

Je ne sais pas où j'irai


Besoin de te retrouver quelque part
De te chercher, au-delà de l’absurde,
Ton rire, tes yeux et ta présence… Où es-tu ?
En vacances ? A l’école ?
Reviendras-tu ce soir ?
Es-tu retenu en colle ?
As-tu signalé ton absence ? Je t’en supplie, viens remettre le
Bazar dans ta chambre.
Mets la musique à fond.
Mon petit, mon amour,
Si tu me vois derrière la glace,
Si ton petit cœur bat derrière le voile,
Fais signe à ton papa (ta maman)

Georges Tuadeux

Le sommeil de la mort

Pour toi, tel que tu es endormi dans la mort, tel tu demeureras pour le reste du temps, exempt de douleur et du mal…

Il faut donc demander ce qu’il peut y avoir de tellement amer si tout se ramène au sommeil et au repos, qu’on puisse se consommer dans un deuil éternel !

Toujours en effet, la vieillesse cède la place au jeune âge qui l’expulse, et les choses se renouvellent les unes aux dépens des autres suivant un ordre nécessaire.

Personne ne descend dans le gouffre ténébreux du Tartare ; il faut des matériaux pour que croissent les générations nouvelles, celles-ci, à leur tour après avoir achevé leur vie, iront toutes te rejoindre.

Toutes celles donc qui t’ont précédé ont déjà succombé ; de même succomberont celles qui viendront après toi. Ainsi jamais les êtres ne cesseront de naître les uns des autres, et la vie n’est la propriété de personne mais l’usufruit de tous.

Landsberg

Ils sont toujours vivants

Je n’ai qu’une certitude :
Ceux que j’ai aimés, ma famille, mes camarades, mes enfants,
demeurent vivants en moi.
Ils guident encore mes pas.


Leur être fidèle, ce n’est pas s’enfermer dans la douleur.
Il faut continuer de creuser le sillon : droit et profond,
Comme ils l’auraient fait eux-mêmes.
Comme on l’aurait fait avec eux, pour eux.
Etre fidèle à ceux qui sont morts,
C’est vivre comme ils auraient vécu, c’est les faire vivre en nous.
C’est transmettre leur visage, leur voix, leur message aux autres.
Ainsi, la vie des disparus germe sans fin.


Je ne sais pas si je dois me dire croyant.
Je ne puis dire : je crois en Dieu.
Je ne puis dire non plus : je crois…
Ce que sais seulement
C’est que la mort ne détruit pas l’amour que l’on portait à ceux qui ne sont plus…
Je le sais parce que tous les jours je vis avec les miens…


Ce que je sais aussi, c’est que la vie doit avoir un sens.
Ce que je sais encore, c’est que l’amour est la clé de l’existence.
Ce que je sais enfin, c’est que l’amour, le bien, la fidélité et l’espoir
Triomphent finalement toujours du mal, de la mort et de la barbarie.
Tout cela, je le sais, je le crois…


Dieu est-il au creux de ces certitudes ? Je ne sais pas… Je cherche…

Martin Gray

Nous n’avons jamais su ce que tu pensais


Nous n’avons jamais su ce que tu pensais
Sur des choses pourtant essentielles
Tu ne nous parlais jamais de Dieu
Mais tu allais à l’église de temps en temps
Pour dire adieu à des amis quand ils mouraient
Ou pour partager la joie de ceux qui se mariaient…


Aujourd’hui nous, tes proches nous te disons adieu
Et nous espérons, silencieusement,
Que tu as rejoins ce que tu aimais,
Ceux dont tu as partagé le travail, les soucis,
Ceux qui t’avaient rendu service.


Demain, nous aussi nous devrons partir
Sans avoir terminer notre travail
Nous abandonnerons nos travaux entrepris
Que d’autres à notre place poursuivrons.


Mais ce jour là,
Nous espérons aussi te retrouver.

Un professeur

L’école, c’est le lieu où nous acquérons de nombreuses connaissances et compétences. C’est là où nous avons appris à nous construire, à devenir des citoyens.

Et ce que nous sommes devenus aujourd’hui, nous le devons à nos professeurs. Sans eux, sans la passion qui les anime, leur volonté de transmettre leur savoir, nous n’aurions sans doute pas eu le même avenir.

Les professeurs sont bien souvent des découvreurs de talent. Ils savent voir la part d’excellence qui est en chacun de nous et nous orienter sur les chemins de la réussite.

Si un instituteur n’avait pas convaincu la grand-mère d’Albert Camus de s’inscrire au collège, il n’est pas certain que cet écrivain aurait eu les moyens de s’exprimer comme il l’a fait.

On doit donc tous quelque chose à un professeur !

C'est pourquoi, il est important de rendre hommage à tous ces enseignants qui nous ont aidés à trouver notre voie. Il est important que notre société leur adresse un message de reconnaissance bien senti et les remercie pour le travail essentiel qu'ils accomplissent chaque jour.

*Collectif « Vive l'école de la République » *

La feuille

J'ai demandé à la feuille si elle avait peur parce que c'était l'automne et que les autres feuilles tombaient.

La feuille m'a dit: «Non. Pendant tout le printemps et l'été, j'étais très vivante.

J'ai travaillé dur et aidé à nourrir l'arbre, et une grande partie de moi est dans l'arbre.

Ne dit pas que je ne suis que cette forme, car la forme de feuille n'est qu'une infime partie de moi. Je suis l'arbre tout entier.

Je sais que je suis déjà à l'intérieur de l'arbre, et quand je retournerai au sol, je continuerai à nourrir l'arbre.

C'est pourquoi je ne m'inquiète pas.

En quittant cette branche et en flottant au sol, je vais faire signe à l'arbre et lui dire : À très bientôt.»