Suite 2/2. Plus tard étant jeune mariée, tu as continué à te coudre des robes magnifiques pour assister aux nombreuses rencontres organisées entre expatriés au Sénégal, en Côte d’Ivoire, et au Nigeria. Tu devais avoir un placard bien rempli de robes toutes les unes plus jolies que les autres ! Tes mains ont également servi à me rassurer pendant ma jeune enfance. C’est que… j’avais le sommeil léger et je ne pouvais pas m’endormir sans que tu me tiennes la main. Etant donné que tu devais être crevée (avec raison) et que mon cirque durait et durait, tu as installé un petit matelas au pied de ton lit, au grand désespoir de ton Gilbert ! Ça te permettait de dormir tout en laissant tomber ta main pour que je puisse la tenir. Plus tard à Outremont, Gilbert a refusé que je dorme à côté de votre lit. Alors, j’ai trouvé la combine pour continuer à avoir accès à tes mains réconfortantes. Lorsque je me réveillais en pleine nuit, je m’asseyais à la porte de votre chambre et je soupirais bruyamment sans cesse jusqu’à ce que tu m’entendes. Finalement, tu sortais de la chambre pour me raccompagner à ma chambre et tu t'allongeais à côté de moi pour que je puisse tenir ta main et m’endormir. Tu as fait cela pendant des années… sans te plaindre. Merci Maman pour tout ce que tu as fait. Ton cœur va continuer à battre dans le mien. Tu vas me manquer. Repose-toi en paix. Ta petite Nadège

1/3 Mon Dieu que tu es si belle, ma Maman. Tu t’es endormie paisiblement dans ton lit, dans ta chambre, dans les plus belles conditions que l’on puisse souhaiter. Ça se voit sur ton visage qui semble avoir rajeunie de 20 ans. Tu en serais si fière, toi qui cultivais la coquetterie depuis ton adolescence. Je suis triste mais en même temps soulagée de savoir que tu nous as quitté de cette façon. En te regardant tendrement, mon regard se pose souvent sur tes mains. Des flashs de ta vie m’apparaissent en les admirant. Je t’imagine assise dans ta chambre sur la rue Kerguelen à Brest, la plume à la main. C’est là que tu as écrit des centaines de lettres d’amour à ton Gilbert, que tu venais de rencontrer. J’en ai lu plusieurs et c’est fou comme chaque lettre exprime ton amour débordant pour lui avec des mots et pensées différentes. Je t’imagine également étant jeune fille, tenant un fil et une aiguille entre tes doigts afin de coudre toutes les ravissantes toilettes que tu portais. J’ai appris à travers tes lettres d’amour écrites vers 1955 que tu accompagnais régulièrement Pépé a des bals, des vernissages, des commémorations militaires, des expositions, des dîners et tutti quanti. Nadège (voir suite ci-après)

Chers Lionel, Nadège,Sabine et Carole ainsi qu'à toute la famille Altier, Jean, Jasmine et moi tenons à exprimer notre peine suite au départ de Mamili. Son sourire, sa joie de vivre nous manque déjà. Mamili était une femme exceptionnelle qui a vécu une vie bien remplie et qui a su marquer tous ceux qui croisaient son chemin. D'une grande gentillesse envers tous, elle était entièrement dévouée envers sa famille. Nous avons passé de si bons et nombreux moments en sa compagnie, à discuter, à rire et s'émerveiller de ses belles aventures. Notre seul réconfort est qu'elle est maintenant auprès de Gilbert son grand amour.