Mon cher Stophe, Dans la mesure où tu as toujours détesté les mondanités et les grands sentiments, j’irai à l’essentiel : Te voilà parti et j’ai l’impression, au-delà de l’ami, j’ai l’impression d’avoir perdu un « grand frère ». J’ai eu la chance de te revoir il y a peu et tu as enfin pu voir notre nouvelle maison en Corrèze. Tu n’avais pas la forme, tu semblais un peu désorienté, et tu n’étais pas optimiste sur ta santé. Tu m’as même ouvertement avoué que tu ne pensais pas résister très longtemps. Comme c’est une conversation que nous avions eu plusieurs fois, je me rends compte que je n’y ai peut-être pas accordé toute l’attention qu’il aurait fallu. Je t’ai toutefois téléphoné pour savoir comment s’était passé ton retour à Loqueffret et tu semblais en forme. Cher Stoph, nous nous connaissons depuis presque cinquante ans. Nous nous sommes rencontrés en 1977 à Aix-en-Provence et tu as été très présent pour moi pendant ces années 78 et 79 qui ont été très difficiles pour moi. Je t’en remercie encore aujourd’hui et c’est en cela que le terme de « grand frère » que je te donne se justifie pleinement. Sur tout ce qui s’est passé par la suite il ne s’agit que d’une simple et très longue conversation qui a commencé il y a cinq décennies et qui s’achève brutalement aujourd’hui. Nous l’avons reprise mille fois et dans toutes les directions possibles, en la poursuivant où nous l’avion